Aujourd'hui l'aube est pâle
La rosée n'atteint plus
Cette envie machinale
De s'ouvrir le coeur nu
L'ombre s'attarde tard
Sur les fleurs en parterre
Les boutons en regard
Se tendent vers la terre
Le soleil n'ose pas
Accomplir son devoir
Et il fait mille pas
Attendant quelque espoir
Les couleurs farouches
Se cachent en demeures
Gerçant toutes leurs touches
D'une profonde aigreur
Puis là des pas s'avançent
Une main dans le vide
Brise tout le silence
De ce désert aride
Les lys la contemplent
Froide dans son armure
Les portes de son temple
Sont de fragiles murs
Dardant dans un sursaut
Son visage trop blanc
Les rayons en faisceaux
Se voilent de diamants
Aujourd'hui l'aube est pâle
L'atmosphère est un cri
Une pluie de pétales
Dans les pleurs de Marie