Poesies enfant

Gare isolée
Maurice Careme


 

Gare isolée
 
 
 
On allume les lampes.
 
Un dernier pinson chante.
 
La gare est émouvante
 
En ce soir de septembre.
 
 
 
Elle reste seule
 
À l’écart des maisons,
 
Si seule à regarder
 
L’étoile du berger
 
Qui pleure à l’horizon
 
Entre deux vieux tilleuls.
 
 
 
Parfois un voyageur
 
S’arrête sur le quai,
 
Mais si las, si distrait,
 
 
 
Qu’il ne voit ni les lampes,
 
Ni le pinson qui chante,
 
Ni l’étoile qui pleure
 
En ce soir de septembre.
 
 
 
Et la banlieue le cueille,
 
Morne comme le vent
 
Qui disperse les feuilles
 
Sur la gare émouvante
 
Et plus seule qu’avant.
 
 
 
Maurice Carême




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