Poesies enfant
Inutilité des prêtres
Va, va, mon père, je te jure, Que par la mort des pré-jugés, Les sentimens de la nature Sont loin d'avoir été changés ; bis. Pour chérir l'auteur de mon être Et voter son parfait bonheur Il me suffira de mon coeur. Je n'aurai pas besoin, de prêtre. bis
Victime faible, quoique sage, Des religieuses erreurs, O ma mère, sur ton visage Pourquoi vois-je couler des pleurs? La routine te fait peut-être Regretter un sot confesseur ? Verse Les chagrins dans mon coeur Un fils console mieux qu'un prêtre.
O mon épouse, ô ma compagne ! Tu vois combien j' avais raison ; Tu sentiras tout ce qu'on gagne A régler seule sa maison. Était-il un guide plus traître Que ce qu'on nommait directeur ? Il te suffira de mon coeur ; Nous n'aurons pas besoin de prêtre.
Viens, mon fils, viens aussi, ma fille Ne craignez plus qu'un précepteur, En se glissant dans ma famille, Vous souffle un venin corrupteur. Pour vous. faire à tous deux connaître Les vrais principes de l'honneur, Il me suffira de mon coeur, Je n'aurai pas besoin de prêtre.
O vous que j'aime et que j'honore, Des campagnes bons habitans, On voudrait vous tromper encore; Mais attendez jusqu'au printemps : Quand vous verrez les blés renaître, Quand vous verrez la vigne en fleur, Avec mous vous direz en choeur : Et tout ça vient pourtant sans prêtre.
Je suis homme, et de mon semblable Rien ne saurait m'être étranger; Dès que j'entends un misérable Demander à boire, a manger Pour l'abreuver, pour le repaître Sans mettre à cela de valeur, Je ne consulte que mon coeur, Et je n'ai pas besoin de prêtre.
Examinez ce fin lévite Et ce gros docteur de la loi ; Tous les deux comme ils passent vite, Près d'un blessé qui crie : A moi ! Mais il survient un pauvre rêtre Qui le secourt dans son malheur ; Jésus veut dire qu'un bon coeur N'est ni d'un riche, ni d'un prêtre.
Engeance adroite et fanatique Qui viviez jadis de l'autel, Voulez-vous de la République Obtenir un pardon formel ? En uniforme, en casque, en guêtres. Armez vos bras d'un fer vengeur, Et perdez, en prenant du coeur, Votre caractère de prêtres.
Adieu psaumes, prières vaines Faites place à nos chants guerriers Loin des troupes républicaines Les capucins, les aumôniers ! Pour ne pas recevoir de maître Et pour nous battre avec valeur, Il nous suffit de notre coeur, Nous n'avons pas besoin de prêtre.
Liberté, pour sauver la terre Tu mis au jour l'Égalité : De l'Égalité, sans mystère, Procède la Fraternité. O Trinité de nos ancêtres, Vaudrais-tu celle aux trois couleurs ! Son culte est fait pour tous les coeurs Les Français sont ses premiers prêtres.
Alors qu'il me faudra descendre Au champ d'un éternel repos., O mes amis, portez ma cendre, Sous l'herbe des rians coteaux. Et puisse l'écorce d'un hêtre, Près de là, dire au voyageur En ces lieux repose un bon coeur, Qui n'y fut pas mis par un prêtre. Et si l'on connaît l'existence Par-delà ce terme fatal ; Si Dieu, contre toute apparence, Me traduit à son tribunal, Je ne craindrai point d'y paraître Et de lui dire en nia faveur. Jamais je ne t'ai, dans mon coeur, Cru semblable au dieu d'aucun prêtre.
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