Poesies enfant

La chanson des quatre saisons




Dans le pays de Thsin, la charmante Lo-foh
Cueillait des feuilles de mûrier, aux bords d’une eau transparente,
Ses blanches mains posées sur les branches vertes,
Son teint resplendissant illuminé par un beau soleil.
Elle disait : Les vers à soie ont faim, le soin de les nourrir m’appelle ;
Il ne faut pas, seigneur, que vos cinq chevaux piétinent plus longtemps ici.

Sur le lac King-hou qui a trois cents li de tour,
Quand les fleurs du nénuphar s’épanouissent,
On est alors au cinquième mois, et les jeunes filles vont les cueillir.
Si nombreux sont les spectateurs que la rive en paraît étroite.
Les bateaux n’attendent plus la lune, pour les guider à leur retour ;
Ils s’en reviennent en plein jour au palais du roi de Youe.

La lune ne jette qu’une lueur incertaine,
Les coups mille fois répétés, que frappe le battoir des laveuses,
Se mêlent au gémissement du vent d’automne.
Cette triste harmonie s’accorde avec de tristes pensées.
Hélas ! quand donc aura-t-on pacifié les barbares !
Quand donc l’époux bien-aimé cessera-t-il de combattre au loin !

Un courrier part demain de grand matin pour la frontière ;
La nuit se passe à doubler chaudement des habits.
De jolis doigts ont pris bravement l’aiguille glacée ;
Mais ces ciseaux plus froids encore, que de courage pour les saisir !
Enfin tout est taillé, tout est cousu ; l’ouvrage est confié au courrier qui s’éloigne.
Combien de jours lui faudra-t-il pour arriver à Lin-tao  ?





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