Poesies enfant

Tchao-fou



 Tchao-fou
qui, prétextant une maladie, se retirait vers les régions de l’Orient Tchao-fou, hochant la tête, maintient ferme sa volonté de partir ;
Il est prêt à se diriger vers la mer d’Orient, vers le pays des brumes et de la rosée.
Ses travaux, ses manuscrits, il y renonce et les abandonne ;
Il ne veut songer désormais qu’à jeter sa ligne au-dessus des arbres de corail.

Il s’éloigne des dragons et des serpents, les maîtres des grands lacs et des montagnes profondes;
La saison est froide et le ciel obscur, le temps lui paraît menaçant.
La déesse du Pong-laï, qui déjà vient au-devant de lui, va bientôt, pour le guider, retourner son char de nuées.
A celui qui sait vider son cœur, elle montre la voie du retour.

Le corps de votre seigneurie est devenu certainement le corps d’un immortel ;
Est-ce que les hommes du siècle pourraient pénétrer les motifs élevés qui vous font agir !
On eût désiré vous retenir à tout prix ; mais par quels moyens le retenir,
Celui qui fait le même cas des honneurs et des richesses que de la rosée fugitive dont les plantes se chargent un moment ?

Tsaï-heou, qui est un sage, et dont le cœur est excellent,
Nous a, par une nuit pure, réunis devant sa maison6 dans un repas d’adieu.
Les luths ont cessé de chanter ; la lune éclaire silencieusement la tristesse des convives.
Dans combien d’années, imitant Sse-tsoung, m’enverrez-vous une lettre du haut des airs ?

En attendant, si vous allez vers le Sud et si, visitant le tombeau de Yu, vous y rencontrez Li-taï-pé,
Dites-lui que Thou-fou n’a point de ses nouvelles, et qu’il voudrait bien en recevoir.





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