Poesies enfant

Au poète Thou-fou




Le Jour de l’Homme, je compose ces vers qui vont partir au loin pour une illustre chaumière ;
Je m’attriste et je m’attendris à la pensée d’un ami, qui songe lui-même à son pays.
Le saule étale en vain les charmes naissants de sa beauté printanière ; je ne les vois pas même.
L’abricotier se pare vraiment de fleurs sans nombre ; j’ai le cœur déchiré.

Mon corps est parmi les barbares du Sud, isolé de la Cour et du monde ;
Mon esprit est au milieu de mille inquiétudes, ne se nourrissant que de chagrin.
Cette année, le Jour de l’Homme, mon désir de vous voir se consume dans le vide.
L’année prochaine, le Jour de l’Homme, qui peut savoir où nous serons tous deux ?

Tandis qu’on laisse sommeiller sans fin votre pinceau et votre épée,
Qui pourrait croire qu’on use encore de ceux d’un vieillard tel que moi !
L’âge rend déjà mes membres tremblants comme les branches du bambou, et je reçois toujours deux mille mesures.
J’en suis confus en songeant à vous, homme de l’Est et de l’Ouest, du Midi et du Nord.





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