Poesies enfant

Le poète passe la nuit au couvent de tien tcho



Les pins et les cyprès cachent la gorge de la montagne,
Mais à l’occident j’ai découvert un étroit sentier ;
Le ciel s’ouvre, un pic se montre,
Et comme s’il était né dans le vide, un couvent surgit à mes yeux.

L’édifice semble assis sur une terrasse de nuées ;
Il lance ses pavillons dans l’air, au milieu des rochers escarpés.
La nuit vient ; les singes et les oiseaux se taisent,
Le son des cloches et le chant des bonzes pénètrent au-delà des nuages froids.

Je contemple les pics bleus, et la lune qui se mire dans les eaux du lac ;
J’écoute le bruit des sources, et le vent qui tourmente les feuilles sur les bords du torrent.
Mon âme s’est élancée en dehors des choses visibles,
Errante et captive, tout à la fois, dans un merveilleux ravissement.

L’aube me surprend ainsi ; bientôt tout va changer d’aspect ;
Déjà, du côté de l’orient, l’obscurité se dissipe aux flancs des roches gigantesques ;
Déjà la surface des eaux s’illumine d’un reflet scintillant, précurseur de l’aurore,
Et les rayons pâlissants de la lune perdent peu à peu de leur éclat.

Les traces de l’immortel Ko-sien subsistent encore,
Et la mémoire de Yu-chi est toujours en vénération ,
La tradition nous dit qu’ils aimaient tous deux les lieux solitaires ;
Mon âme ne pourra-t-elle, en un moment d’extase, rencontrer ces sublimes esprits !





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