Poesies enfant

La solitude




Nobles ou de condition obscure, les hommes, quel que soit leur rang,
Ne franchissent le seuil de leur porte que pour être assaillis de mille tracas.
Celui-là seul qui dégage son cœur de toute influence extérieure,
Se complaît dans la solitude, et sait en apprécier le bienfait.

La pluie vient le matin et s’arrête le soir, sans que j’en aie connaissance,
Et la verdure naît au printemps sans attirer mon attention.
Sortie des ombres de la nuit, la montagne a déjà repris les teintes brillantes de l’aurore ;
Sans les petits oiseaux qui chantent autour de ma demeure, je ne m’en serais pas même aperçu.

Parfois je m’entretiens, assis près d’un bonze tao-sse,
Parfois je chemine côte à côte avec un pauvre bûcheron.
C’est un instinct puissant qui m’attire ainsi vers les pauvres et les faibles,
Et non l’orgueilleuse pensée d’affecter le mépris des grandeurs.





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