Assis sur des nattes de raphia
à l'ombre de l'immense baobab
qui domine la place de la mosquée de Tombouctou,
une assemblée de marabouts
coiffés de leurs chéchias
égrainent leurs chapelets en invoquant Allah.
S'égrènent en même temps
telle une machine à remonter le temps
les images où,
Tombouctou,
terre du Soudan chargée d'histoire,
carrefour des routes du Sahara
entre l'Orient et l'Afrique noire
fut témoin de l'épopée de Kango Moussa, (1)
le grand Mansa (2) de l'empire du Mali
qui illumina l'époque médiévale
par sa richesse et son rayonnement mondial.
Aujourd'hui, la glorieuse Tombouctou
que chantent les griots au rythme du Wassoulou (3)
exalte le rêve africain,
Afrique qui espère que demain
le vent des sables sera si puissant
que des charbons encore incandescents
rejaillira la splendeur d'antan.