En été comme en hiver dans la boue dans la poussière couché sur de vieux journaux l'homme dont les souliers prennent l'eau regarde au loin les bateaux.
Près de lui un imbécile un monsieur qui a de quoi tristement pêche à la ligne Il ne sait pas trop pourquoi il voit passer un chaland et la nostalgie le prend Il voudrait partir aussi très loin au fil de l'eau et vivre une nouvelle vie avec un ventre moins gros.
En été comme en hiver dans la boue dans la poussière couché sur de vieux journaux l'homme dont les souliers prennent l'eau regarde au loin les bateaux.
Le brave pêcheur à la ligne sans poissons rentre chez lui Il ouvre une boîte de sardines et puis se met à pleurer Il comprend qu'il va mourir et qu'il n'a jamais aimé Sa femme le considère et sourit d'un air pincé C'est une très triste mégère une grenouille de bénitier.
En été comme en hiver dans la boue dans la poussière couché sur de vieux journaux l'homme dont les souliers prennent l'eau regarde au loin les bateaux.
Il sait bien que les chalands sont de grands taudis flottants et que la baisse des salaires fait que les belles marinières et leurs pauvres mariniers promènent sur les rivières toute une cargaison d'enfants abîmés par la misère en été comme en hiver et par n'importe quel temps.
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