Poesie enfant
 

· Poesie africaine (10)
· Poesie amitie (45)
· Poesie amoureuse (43)
· Poesie animal (19)
· Poesie anniversaire (11)
· Poesie arabe (20)
· Poesie carnaval (5)
· Poesie chinoise (78)
· Poésie d'amour (66)
· Poesie de noel (70)
· Poesie ecole (12)
· Poesie engagee (29)
· Poesie fête des mères (70)
· Poesie francaise (44)
· Poesie galette des rois (9)
· Poesie halloween (20)
· Poesie hiver (37)
· Poesie Jacques Prevert (37)
· Poesie jour de la semaine (1)
· Poesie la nouvelle annee (14)
· Poesie lyrique (44)
· Poesie Maurice careme (66)
· Poesie mort (43)
· Poesie moyen age (52)
· Poesie Paques (25)
· Poesie pour enfant (15)
· Poesie Saint Valentin (27)
· Poesie sur la guerre (10)
· Poesie Victor Hugo (54)


 
Chère, voici le mois de mai  Format imprimable  Format imprimable


Chère, voici le mois de mai,
       Le mois du printemps parfumé
            Qui, sous les branches,
       Fait vibrer des sons inconnus,
      Et couvre les seins demi-nus
            De robes blanches.

       Voici la saison des doux nids,
       Le temps où les cieux rajeunis
            Sont tout en flamme,
     Où déjà, tout le long du jour,
       Le doux rossignol de l'amour
            Chante dans l'âme.

       Ah! de quels suaves rayons
       Se dorent nos illusions
          Les plus chéries,
       Et combien de charmants espoirs
       Nous jettent dans l'ombre des soirs
            Leurs rêveries!  

       Parmi nos rêves à tous deux,
     Beaux projets souvent hasardeux
            Qui sont les mêmes,
       Songes pleins d'amour et de foi
       Que tu dois avoir comme moi,
            Puisque tu m'aimes;

     Il en est un seul plus aimé.
       Tel meurt un zéphyr embaumé
            Sur votre bouche,
       Telle, par une ardente nuit,
       De quelque Séraphin, sans bruit,
          L'aile vous touche.

       Camille, as-tu rêvé parfois
       Qu'à l'heure où s'éveillent les bois
            Et l'alouette,
       Où Roméo, vingt fois baisé,
     Enjambe le balcon brisé
            De Juliette,

       Nous partons tous les deux, tout seuls?
       Hors Paris, dans les grands tilleuls
            Un rayon joue;
     L'air sent les lilas et le thym,
       La fraîche brise du matin
            Baise ta joue.

       Après avoir passé tout près
       De vastes ombrages, plus frais
          Qu'une glacière
       Et tout pleins de charmants abords,
       Nous allons nous asseoir aux bords
            De la rivière.

       L'eau frémit, le poisson changeant
     Émaille la vague d'argent
            D'écailles blondes;
       Le saule, arbre des tristes voeux,
       Pleure, et baigne ses longs cheveux
            Parmi les ondes.

     Tout est calme et silencieux.
       Étoiles que la terre aux cieux
            A dérobées,
       On voit briller d'un éclat pur
       Les corsages d'or et d'azur
          Des scarabées.

       Nos yeux s'enivrent, assouplis,
       A voir l'eau dérouler les plis
            De sa ceinture.
       Je baise en pleurant tes genoux,
     Et nous sommes seuls, rien que nous
            Et la nature!

       Tout alors, les flots enchanteurs,
       L'arbre ému, les oiseaux chanteurs
            Et les feuillées,
    Et les voix aux accords touchants
       Que le silence dans les champs
            Tient éveillées,

       La brise aux parfums caressants,
       Les horizons éblouissants
          De fantaisie,
       Les serments dans nos coeurs écrits,
       Tout en nous demande à grands cris
            La Poésie.

       Nous sommes heureux sans froideur.
    Plus de bouderie ou d'humeur
            Triste ou chagrine;
       Tu poses d'un air triomphant
       Ta petite tête d'enfant
            Sur ma poitrine;

     Tu m'écoutes, et je te lis,
       Quoique ta bouche aux coins pâlis
            S'ouvre et soupire,
       Quelques stances d'Alighieri,
       Ronsard, le poëte chéri,
          Ou bien Shakspere.

       Mais je jette le livre ouvert,
       Tandis que ton regard se perd
            Parmi les mousses,
       Et je préfère, en vrai jaloux,
     A nos poëtes les plus doux
            Tes lèvres douces!

       Tiens, voici qu'un couple charmant,
       Comme nous jeune et bien aimant,
            Vient et regarde.
    Que de bonheur rien qu'à leurs pas!
       Ils passent et ne nous voient pas:
            Que Dieu les garde!

       Ce sont des frères, mon cher coeur,
       Que, comme nous, l'amour vainqueur
         Fit l'un pour l'autre.
       Ah! qu'ils soient heureux à leur tour!
       Embrassons-nous pour leur amour
            Et pour le nôtre!

       Chère, quel ineffable émoi,
    Sur ce rivage où près de moi
            Tu te recueilles,
       De mêler d'amoureux sanglots
       Aux douces plaintes que les flots
            Disent aux feuilles!

    Dis, quel bonheur d'être enlacés
       Par des bras forts, jamais lassés!
            Avec quels charmes,
       Après tous nos mortels exils,
       Je savoure au bout de tes cils
         De fraîches larmes!













Zetwal SARL - Les poesies sont la propriété de leurs auteurs Contact