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Le village de KiangI  Format imprimable  Format imprimable


Les nuages forment à l’Occident des montagnes empourprées ;
Le soleil qui s’abaisse est près d’atteindre l’horizon,
A l’entrée d’un enclos rustique, les petits oiseaux emplissent l’air de leur bruyant caquetage ;
J’arrive enfin, comme un hôte, après avoir parcouru mille li.

Ma femme et mes enfants sont frappés de stupeur à ma vue,
Et, revenus de la première surprise, ils essuient des larmes d’émotion.
Dans ce siècle de guerres civiles, quand la tourmente vous enlève et vous entraîne,
Se retrouver vivant après l’orage, c’est un hasard inespéré.

Curieux de me revoir, les habitants du village accourent en foule et couronnent les murs de l’enclos ;
Ils sont muets d’étonnement, ils poussent seulement de grands soupirs ;
On entretient la lampe, la nuit s’écoule en une longue veillée.
Les miens et moi, vis-à-vis les uns des autres, nous sommes comme des gens qui croient rêver.

II

C’est seulement au soir de l’année, que j’ai pu me soustraire aux affaires publiques ;
Je suis revenu dans ma famille goûter quelques instants de bonheur.
Mes jolis enfants ne veulent plus quitter mes genoux ;
Ils craignent que je ne leur échappe, et que je ne m’éloigne de nouveau.

Je me souviens des jours passés, où pour jouir de la fraîcheur de cet étang,
J’aimais à me coucher nonchalamment sous les grands arbres de ses rives.
Aujourd’hui le vent du Nord déchaîné souffle et mugit avec violence ;
Aujourd’hui les mille tracas de la vie consument mon cœur d’inquiétude et de chagrin.

Les grains cuits et le levain ont eu le temps de fermenter dans la cuve ;
Le parfum qui s’en exhale nous dit que la lie est maintenant séparée du vin.
Qu’on soutire donc, sans plus tarder, cette liqueur déjà puissante,
Et qu’elle me serve à tempérer les rigueurs de l’arrière-saison 3.

III

Les coqs et les poules font grand bruit dans la cour de ma maisonnette,
Leur trouble et leurs cris redoublés annoncent l’approche d’un visiteur.
On les chasse, ils se réfugient sur les arbres,
Et l’on entend de loin frapper à la porte de bois.

Ce sont les plus anciens du pays,
Qui viennent me questionner sur mes longs voyages.
Chacun d’eux me présente une tasse ;
L’un me verse du vin trouble, l’autre m’offre du vin limpide.

D’une voix triste : Ce vin est bien faible, disent-ils,
C’est qu’il n’est demeuré personne pour labourer les champs fertiles en grains.
Hélas ! on ne met point de terme aux désastres de la guerre ;
Tous nos enfants sont épuisés par l’armée d’Orient.

Vieillards, votre affliction me pénètre,
Et je veux, en retour de cette offrande, vous faire entendre un de mes chants.
... J’ai cessé de chanter. --- Les vieillards écoutaient encore,
Les regards tournés vers le ciel, la poitrine gonflée de soupirs, et de grosses larmes dans les yeux













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