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Chant d’automne  Format imprimable  Format imprimable


Les feuilles se détachent, flétries sous les cristaux de la gelée blanche ;
Un vent froid suit la vallée des Vou-chan1, soufflant et bruissant dans les arbres.
Rapides et agités, les flots toujours croissant du grand fleuve semblent vouloir monter jusqu’au ciel ;
Les nuages de la montagne s’unissent et se confondent avec les brumes de la prairie.

Aujourd’hui fleurissent les chrysanthèmes ; demain les dernières fleurs seront tombées.
Je suis comme un frêle bateau qu’une chaîne retient à la rive ; mes pensées reviennent seules vers mon pays.
De tout côté je vois tailler des habits chauds pour l’hiver qui s’approche ;
J’entends monter de la vallée le bruit des coups que frappent les laveuses, pressées d’accomplir leur tâche avant le rapide déclin du jour.

II

Du haut de cette forteresse isolée du Koueï-tcheou , à l’heure où le soleil a disparu de l’horizon,
Que de fois, les yeux guidés par les constellations du Nord, j’ai tourné mes regards vers notre belle capitale !
Ayant le cœur serré par le cri déchirant des singes,
Et me consumant dans l’attente vaine d’un retour inespéré .

Autrefois, je fus en faveur, dans un palais orné de riches peintures ; on brûlait des parfums sur mon passage, et je couchais sur des coussins soyeux ;
Maintenant, derrière les créneaux blanchis d’une tour, dont les sentinelles poussent des sifflements sinistres,
Je contemple, d’un œil distrait, la sauvage végétation des rochers que la lune éclaire,
Et plus bas, dans la demi-clarté qu’ils reflètent, les îles sablonneuses du grand fleuve avec leurs roseaux déjà fleuris.

III

Une morne tranquillité pèse matin et soir sur les mille maisons de cette enceinte montueuse;
Je m’assieds en cent endroits, toujours au milieu de la brume et des nuées.
Chaque nuit ressemble à celle qui l’a précédée ; toujours des pêcheurs dans leur barque, accomplissant toujours le même labeur.
Et voilà les hirondelles qui voltigent par troupes ; elles sont heureuses, elles vont partir.

J’ai su remplir les devoirs de ma charge à l’exemple de Kouang-heng, qui s’acquit pourtant un grand renom;
Mais je ne saurais imiter Lieou-hiang, et travailler comme lui pour la postérité.
Je songe à mes compagnons d’études et de jeunesse, parvenus en si grand nombre à la fortune et aux honneurs :
Combien d’entre eux ne prirent jamais d’autre peine que de promener sur les cinq collines leur élégance et leurs beaux chevaux9 !

IV

J’entends dire qu’à Tchang-ngan, on semble jouer toujours aux échecs.
Que d’événements depuis un siècle, tristes à ne pouvoir les supporter !
Les palais des princes et des grands sont occupés sans cesse par de nouveaux maîtres ;
Les bonnets et les costumes diffèrent bien de ceux du vieux temps.

Aux frontières montagneuses du nord, retentissent les gongs et les tambours ;
Sur les routes d’occident, ce ne sont que chevaux et chars de guerre ; il n’est message si pressé qui ne subisse de longs retards 11.
Ici, c’est un silence glacé ; bientôt ce sera la saison rigoureuse où les poissons eux-mêmes se tiennent cachés au plus profond de leurs retraites.
O mon pays ! ô souvenirs des jours paisibles ! quels loisirs pour songer à vous !

V

Je songe d’abord à ce palais de Pong-laï, dont l’entrée fait face au mont Nan-chan ;
A ce précieux vase qui s’élançait sur sa tige d’or, pour aller, jusqu’au sein des nuages, recueillir la rosée du ciel.
A l’ouest du palais on apercevait le lac Yao, sur les bords duquel descendit la mère du roi d’Occident,
A l’orient la porte Han-kouan, où jadis de rouges vapeurs annoncèrent l’approche de Lao-tseu.

Je vois encore s’agiter les éventails en plumes de faisan, pareils à de légers nuages,
Et s’avancer un majestueux visage, et resplendir au soleil les écailles d’or du dragon.
J’ai quitté tout cela pour un pays désert, et le soir de ma vie est bientôt arrivé ;
Qu’il est loin déjà le temps où je réglais l’ordre des audiences, assis à la porte d’azur !

VI

Depuis les gorges de ces montagnes jusqu’à la source du fleuve Ki,
Partout s’étend le brouillard, succédant aux derniers beaux jours ;
Il envahit maintenant ce séjour charmant de Hoa-ngo, jadis honoré par un visiteur auguste ;
Et ce petit jardin de Hou-young, où de tristes nouvelles des frontières vinrent, pour la première fois, le trouver.

Et ces tentes brodées de perles, et ces colonnes délicatement sculptées, et ces enclos pour les animaux rares,
Et la jonque au mât d’ivoire, aux voiles de satin à fleurs, qui sur l’eau transparente faisait lever de blancs oiseaux.
O tristesse de retourner la tête vers ce pays de tous les plaisirs,
Vers ce Tchang-ngan, résidence des souverains depuis l’Antiquité  !

VII

Non loin, je vois aussi ce lac des Kouèn-ming, ouvrage de l’époque des Han,
Où flottaient naguère encore les étendards de Vou-ti ;
Où la céleste Tisseuse passe dans l’oisiveté les nuits les plus claires ;
Tandis que le grand poisson de pierre annonce le vent d’automne en s’agitant avec bruit.

Ses eaux grossies sont couvertes, en ce moment, comme d’un voile noir par les graines tombées du kou-mi ;
Le fruit du nénuphar s’y montre dépouillé de la brillante parure que les froids lui ont enlevée.
Pour moi, séparé de ces lieux chéris, par d’inaccessibles montagnes,
Je suis seul avec mes pensées, à côté d’un fleuve débordé.

VIII

Oublierais-je encore les sites charmants de Kouân, où se plaisait à résider un empereur célèbre,
Où les pics bleus du Tchong-nân se réfléchissent dans les eaux du Meï-peï ?
Un riz, d’une saveur exquise, y croissait en telle abondance qu’on faisait la part des oiseaux ;
Le Fong-hoang y vieillissait dans les grands arbres, sans jamais songer à les quitter.

Là, de belles jeunes filles venaient, au printemps, rire et jouer avec nous sur la rive ;
Pour amis j’avais des immortels ; nous passions nos journées en promenade sur le lac ; nos soirées en d’autres plaisirs.
Déjà mon heureux pinceau s’était fait remarquer du maître de l’Empire.
Aujourd’hui je n’ai plus que des chants de tristesse, et ma tête, devenue blanche, est courbée par la douleur.













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