Devant les mirages plantés dans l'asphalte je grisonne bêtement comme une fin d'été engloutie dans l'ennui des autres et je disparais dans mes pensées tropicales en levant parfois le petit doigt pour faire des signes aux passants sans voir leur image qui me triture l'oeil comme une plaie mais je n'oublie pas que la voix des morts ne porte plus à rire quand leurs cancers tuent sèchement les saisons et je ne ricane plus devant le calendrier où les matins n'ont plus de dates ni de tendresse à mendier sur le corps des disparus
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