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Les Cariatides  Format imprimable  Format imprimable


     C'est un palais du dieu, tout rempli de sa gloire.

     Cariatides soeurs, des figures d'ivoire
     Portent le monument qui monte à l'éther bleu,
     Fier comme le témoin d'une immortelle histoire.

   Quoique l'archer Soleil avec ses traits de feu
     Morde leurs seins polis et vise à leurs prunelles,
     Elles ne baissent pas les regards pour si peu.

     Même le lourd amas des pierres solennelles
     Sous lesquelles Atlas plierait comme un roseau,
   Ne courbera jamais leurs têtes fraternelles.

     Car elles savent bien que le mâle ciseau
     Qui fouilla sur leurs fronts l'architrave et les frises
     N'en chassera jamais le zéphyr et l'oiseau.

     Hirondelles du ciel, sans peur d'être surprises
   Vous pouvez faire un nid dans notre acanthe en fleur:
     Vous n'y casserez pas votre aile, tièdes brises.

     O filles de Paros, le sage ciseleur
     Qui sur ces médaillons a mis les traits d'Hélène
     Fuit le guerrier sanglant et le lâche oiseleur.

   Bravez même l'orage avec son âpre haleine
     Sans craindre le fardeau qui pèse à votre front,
     Car vous ne portez pas l'injustice et la haine.

     Sous vos portiques fiers, dont jamais nul affront
     Ne fera tressaillir les radieuses lignes,
   Les héros et les Dieux de l'amour passeront.

     Les voyez-vous, les uns avec des folles vignes
     Dans les cheveux, ceux-là tenant contre leur sein
     La lyre qui s'accorde au chant des hommes-cygnes?

     Voici l'aïeul Orphée, attirant un essaim
   D'abeilles, Lyaeus qui nous donna l'ivresse,
     Éros le bienfaiteur et le pâle assassin.

     Et derrière Aphrodite, ange à la blonde tresse,
     Voici les grands vaincus dont les coeurs sont brisés,
     Tous les bannis dont l'âme est pleine de tendresse;

   Tous ceux qui sans repos se tordent embrasés
     Par la cruelle soif de l'amante idéale,
     Et qui s'en vont au ciel, meurtris par les baisers,

     Depuis Phryné, pareille à l'aube orientale,
     Depuis cette lionne en quête d'un chasseur
   Qui but sa perle au fond de la coupe fatale,

     Jusqu'à toi, Prométhée, auguste ravisseur!
     Jusqu'à don Juan qui cherche un lys dans les tempêtes!
     Jusqu'à toi, jusqu'à toi, grande Sappho, ma soeur!

     J'ai voulu, pour le jour des éternelles fêtes
   Réparer, fils pieux de leur gloire jaloux,
     Le myrte et les lauriers qui couronnent leurs têtes.

     J'ai lavé de mes mains leurs pieds poudreux. Et vous,
     Plus belles que le choeur des jeunes Atlantides,
     Alors qu'ils vous verront d'un oeil terrible et doux,

  Saluez ces martyrs, ô mes Cariatides!













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